Au concours de la pochette de Metal la plus laide, cet album gagnerais certainement haut la main. Ces immondes couleurs fluos et vertes. Beurk....
Sauf que,cet album s'appelle Domination, et il a été engendré par le grand, le très grand Morbid Angel. Là où certains encencent leur premier (ou deux premiers, ca depend) albums,attardons nous sur ce quatrième album des Floridiens.
Domination...
Jamais je n'ai été aussi d'accord avec un titre d'album. Clair,court, concis...Imperial et sentencieux. Voyez le cliché du Death Metal: des grognements primaires, sur fond de blasts beats incessants et mur de guitare.
Et bien oubliez moi ça, s'il vous plais. Car Morbid Angel a su garder un coté groovy et baraqué de feeling noir. C'est avec l'eponyme Dominate (oui, ok, presque eponyme...) que déboule l'album. Rythmique fracassante, riff barbare, et grognements. Ok, ca c'est pour rassurer les gens, on a affaire a un groupe a couilles, qui sait muler, c'est bon. On se défoule gentillement (quoi que...), sur une chanson courte, en terrain conquis.
Et là, problème. When The Slime Live arrive en rampant, sur un mid tempo lourd appuyé par une double pédale martelante. On se retrouve litteralement ecrasé, lentement, etouffé dans un malestrom de poid et de pesanteur. Suivi du chant vindicatif de David Vincent ("Their burning dogmas!") et d'une monstrueuse presence pour...trois musicien. Cet album vit. Il bouge, il rampe, vous attrape a la gorge, et vous regarde en serrant progressivement son etreinte. Il vous parle méchament. Vous ne comprenez qu'au moment de cette montée majestueuse a la fin du morceau que vos yeux vont sortir de leur orbites, telement la poigne de l'album est puissante. Et bing, un solo, un pont, un dernier avertissement, et vous etes dans l'album. C'etait le rite de passage, s'achevant sur un rire macabre et inquiétant....
"Et maintenant, voyez ce qui arrive!".
C'est a ca que me fait penser le titre suivant, Eyes To See, Ears To Ear, sorte de leitmotiv du morceau, encore une fois pesant et agressif a la fois. On en prend encore une fois plein la tronche, mais c'est ici surtout du au chant: bordel,il me fait reelement peur.
Un interlude a base de tambours...et merde...c'est quoi la suite?!? Un sentiment d'inquiétude. Un bourdonnement dans les oreilles.
Nothing To fear! Plus punchy, mais assez barré tout de meme, ce morceau fait headbanguer comme un con. Nothing to fear...j'aurais rajouté "anymore" moi. Ca je n'ai plus peur, ca y est, mais un gros sentiment de force s'empare de moi. Je peux hurler, qu'importe, je peux décharger ma colère,ma haine. Ca fait cliché,mais cet album est une sorte de catharsis.
Down Of Angry, avec selon moi le meilleur riff de l'album, celuis d'intro. J'ai envie de dire que ca me fais penser à Gojira, mais me direz vous, les fenchys sont fans de Morbid Angel alors bon...un morceau donc puissant, technique, mais putain d'entrainant, qui gicle, qui tache, qui défoule et qui purge assez la tete des choses négatives. Si vous me croyez pas, essayez...
Et puis bing,un gros break (encore une fois, Gojira a été a bonne ecole!), un solo tordu qui degoulinant, avec ce coté "evil" qui fait la difference, et voilà,vous avez ecoutés un pavé musical dont,je le répète, Gojira a bonifié la formule.Vous me croyez pas? Ecoutez ce titre....vraiment....
Le titre suivant est bourrin, basique, death metal et honnetement dommage...dommage de mettre un truc evident au milieu d'un album aussi enorme. L'album parfait n'existe pas hein...passez a la suivante, s'il vous plais...(ah, j'oubliais letitre risible, This Mean War....au diapason de la pochete...)
Oui oui, par ce qu'avec Ceasar's Palace, mes amis,voilà un morceau,et un gros....Un intro digne d'une musique de film, inquiétante autant que facsinante au sens hypnotisante. Un gros riff, lourd et massif, débarque appuyé par un pilon de basse. Aoutch...C'est lent, doomesque, imposant, pachydermique. Ca parle de lui meme. De grosses incartades doom, donc.
On enchaine avec Dreaming, interlude au tambour et ligne mélodique aerienne. Un peu "pouet pouet" sur les bords, mais sympatique, pour apprecier les deux dernier morceaux:
Tout d'abord Inquisition (Burn With Me),au titre...hum, évocateur. C'est la harge au bec que ce morceau démarre. Une sorte de meute de pitbuls lachés dans un couvent de nonnes de 18 ans.
Mais surtout Hatework...Bordel de merde...Une intro en caisse claire, martiale,militaire, avec ces memes pilonages de basses. Argl...Inquiétant, encore une fois. Une dernière fois, l'album vous attrape les couilles, et serre en vous regardant droit dans les yeux. Une vrai tornade d'instruments,au dela de la simple "chanson de metal", nous avons un démon qui vous fixe, debout sur son trone. L'entité Morbid Angel habite cette chanson...On peut (presque,faut pas pousser Lucifer dans les orties quand meme) parler de Post Death.
Maintenant, à table, y'en aura pour tout le monde: ecoutez en priorité "Where The Slime Live", "Down Of Agony", "Caesar's Palace" and the last but not the least, l'enormissime "Hatework".