Arrivée à l'auditorium de la maison de la musique et de la danse vers 16h, le printemps bien installé, je décharge ma voiture de tout mon matériel sous les rayons tant attendus du soleil. 8 groupes à balancer ( les balances en musique c'est le travail en amont du concert en vue d'équilibrer l'ensemble des sources sonores : guitares, micros, percus,...) et déjà on accuse du retard ce qui n'est pas original. Benoît R est présent pour nous guider un peu sur l'organisation et Mathieu ouvert aux propositions des groupes se logent derrière la console. L'attente est longue mais se justifie avec une envie soucieuse de bien faire de la part de Mathieu. Les balances permettent de découvrir peu à peu l'univers et le niveau des groupes. Différentes esthétiques musicales sont représentées ce qui me rassure quant à ma venue. Des groupes se forment mais il est difficile d'avoir une communication transversale avec les autres groupes présents excepté Soul Tripper car nous répétons au même endroit et sommes amenés à nous cotoyer régulierement.
Une fois les balances effectuées, gros coup de bar (cf photos dans la voiture). Sans doute le deuxième effet du soleil, après le baume au coeur, le coup de matraque des premières chaleurs. L'après midi prend fin et nous allons tous manger en haut avec les techniciens, les membres du jury, les groupes, etc....
Là encore chaque groupe reste assez hermétique sans doute par timidité. Les regards se croisent plus aisément qu'aux premières minutes car chacun c'est déjà un peu dévoilé pendant les balances.
20h approche, les mégots s'enchainent devant la salle et l'on peut déjà apprécier le talent d'un punk qui parle de respect tout en criant et ne laissant pas la paroles à ses "connaissances". Le public entre enfin dans l'auditorium, et le premier groupe nous propose 3 chansons brit rock je pense. Mister le punk non loin de moi, asociabilisé au possible crie, chante, insulte, à des moments qui ne sont pas du tout propices. Le jeune groupe voit ainsi une partie de son travail saccagé par cette personnalité en mal de reconnaissance. A l'heure du multiculturalisme il est presque has been de voir qu'une personne endosse l'attitude exacte au look qu'elle entretien. Bref l'écoute est difficile et un sentiment d'insécurité commence a naître. Moi je commence à bouillonner à me demander comment je pourrais intervenir pour calmer ce jeune anarchiste. Pas bon de bouillonner avant de monter sur scène. Bref au bout d'un moment on ne le voit plus dans la salle, il lui a été demandé de ne plus rentrer après qu'il soit allé fumer dehors. Mister punk a mis un peu d'animation dans la rue en cognant une poubelle.
Heureusement pour moi il n'était plus là au moment de passer sur scène sinon je n'aurais pas pu me retenir de m'entretenir avec lui via le microphone.
La tension monte sans doute car je ne me sens pas du tout dynamiser par
l'évènement. Pas d'excitation particulière mais plutôt de l'inquiétude. Pas par rapport à ma musique mais je ne me sens pas au top.Allé hop le 4ème groupe finit sa prestation et changement de plateau ce qui est assez long chez moi compte tenu du monticule de machinerie que j'emploie (rires). Donc voilà, 4 titres pour représenter au maximum mon univers. La set list : IRISH, SISTER DANCE, NEW AIR TAPPING, YOUR FIRE IS THE KEY. Le public semble dubitatif de voir un musicien seul sur scène surtout le rastaman du deuxième rang. Pas de chance pour moi, la tension cumulée avant m'emporte dans une crise, une tachycardie lente, vicieuse, qui ne passera que quelques minutes après avoir terminé ma prestation. En vain je continue à jouer, chanter et le public semble apprécier à en croire l'applaudimètre.
Ma prestation terminée je me rend dans les loges, je n'ai pas honorer la demande de rappel du public. Là je commence à avoir les compliments de plusieurs membres de groupes. De bons retours voire très bons... Premier aperçu de ce que la prestation a pu provoquer. Pour le reste de la soirée, beaucoup de gens sont venus me féliciter pour l'originalité, le niveau et la
sensibilité. Si ils savaient à quel point il est important d'avoir ces retours pour continuer et avancer... surtout lorsqu'on est seul. Faire des choix lorsqu'on est seul, c'est les assumer sans pouvoir s'appuyer sur la faute de quelqu'un d'autre, le reflet du miroir est direct. Parfois celui ci peut être violent au point de me pousser dans le doute, l'incertitude, l'absence de prise de décision,...et je ne bouge plus.
Suite plus tard !!!